ENTRER EN CONTACT, C’EST DEJA COMMENCER A CHANGER

di ELIANE CORRIN

Medico dermatologo, ipnoterapeuta

Pubblicato sulla rivista “Informazione Psicoterapia Counselling Fenomenologia” n° 1, gennaio – febbraio 2003, pagg. 97-98 , ed. IGF. Roma

 

 

 

La gestalt et l’hypnose sont des espaces relationnels qui permettent d’entrer en contact avec ce qui n’était pas contactable, et c’est déjà en soi un changement.

C’est un contact avec « simplement ce qui arrive quand je peux l’accueillir. » Sans un  savoir préalable,sans lien linéaire  de causalité,sans interprétation ,et

Qui permettrait de se sentir vivant.

Ce contact qui donnerait la certitude d’exister, nous ramène à nos relations premières :c’est par le contact ,et par son ressentit, que le bébé entre en relation avec le monde dans lequel il est déposé .C’est un contact éprouvé sur sa peau, sur ses poumons, sur son tube digestif,ce sont ses visions ,ses entendements, dont il incorpore la multitude des significations ,qui plus tard lui donnera accès au langage.

La réalité corporelle du bébé est celle d’une relation de contact, et cette relation est bien particulière :le bébé est dans une dépendance radicale à son environnement  qu’il touche et qui le touche, il en fait partie intégrante en même temps qu’il sait déjà s’en individualiser .Sa capacité à être en contact se structure en même temps que sa réalité corporelle, que son sentiment d’exister, d’être intègre, d’avoir un dehors, un dedans, ainsi que ses fonctions vitales (dormir,respirer,digérer,…)

Notre intégrité corporelle, et notre sentiment d’existence, sont indissociables de la genèse de nos premières relations de contact, ancrées à jamais dans notre mémoire du corps.

Nous avons tous un style qui nous est propre, – d’entrer en contact avec autrui, avec nos expériences, -d’éprouver notre intégrité corporelle, -et d’accéder au langage.

Ce lien intime entre nos modalités de contact relationnel et notre intégrité corporelle,nous l’entendons sans cesse dans notre clinique médicale,dans laquelle nos patients avancent  leur corps comme seul mode relationnel possible ,comme au tout premier temps de leur existence . Nous sommes alors devant un paradoxe,un décalage entre leur demande et ce qu’ils nous font entendre ;

– Ils exposent une discontinuité sur leur intégrité corporelle, comme une lacune visible sur leur peau lésée,

– Une lacune dans leur discours dont tout expression de ressentit est absente, comme un trou,un vide dans leur langage,

– Une discontinuité, comme un vécu impossible, dans la relation de contact qu’ils proposent en se réduisant désespérément à leur visibilité, comme s’ il y avait un danger à être autrement que visible .

Cette discontinuité sur leur corps, dans leur discours,dans leur relation de contact,c’est une discontinuité à exister,qu’ils nous font entendre; réalité de l’absence,comme un vide niché dans l’existence du sujet,témoin d’un non vécu,plus terrorisant encore que le symptome qui tenterait de le recouvrir. Derrière le symptôme,c’est un état d’alerte permanent qui apparaît,sur un danger qui menacerait d’avoir lieu dans l’avenir,alors qu’il a déjà,eu lieu dans le passé.Le symptôme est lui -même érigé en une organisation défensive performante à cette menace.La réalité de ce vide,directement dévastateur sur le corps,semble proche de celui que  décris  D.W.Winnicott chez ses patients border-line.Il nomme ce vide, témoin d’une déprivation sans compensation :effondrement ou agonie. L’effondrement résulterait de la faillite pour le petit enfant à être porté et entouré dans ces tout premiers  moments de sa dépendance radicale avec son environnement ;faillite qui entamerait son sentiment d’existence et son intégrité corporelle réelle.C’est dans une compulsion particulière que ces personnes craignent et recherchent cette menace d’agonie,dans le futur,réactivant ainsi un état d’alerte presque permanent de leur organisation défensive,et donc de leur symptôme.Cette expérience d’effondrement,ces patients n’ont pas pu la recueillir,ni la contacter,…c’est comme s’il n’y était pas.Ils étaient alors immatures et incapables d’intégrer et d’enclore cette expérience pour qu’elle puisse exister pour eux.

C’est précisement la réalité de ce vide,cette agonie,parfois exprimée comme une chute,une disparition,une perte de sens du réel,de non existence,qui est incontactable pour la personne,et qu’ il s’agit d’accueillir et de contacter dans l’espace relationnel tissé par la gestalt,comme par l’hypnose.Pouvoir enfin contacter cette absence « pour que ce qui n’avait pu qu’être surcharger de sens puisse prendre vie »Winnicot.

-Contacter cette réalité de l’absence,l’éprouver,c’est de fait l’accueillir dans une expérience au temps présent de la relation thérapeutique ,dans son espace informe ,et peut être n’avoir plus à la craindre dans l’avenir .

-Contacter ce vide,le percevoir,le ressentir,l’inclure dans son existence singulière ce serait lui donner forme et redistribuer les propres ressources et les propres capacités à exister pour la personne.

Please cite this article as: Redazione (2003) ENTRER EN CONTACT, C’EST DEJA COMMENCER A CHANGER. Formazione IN Psicoterapia, Counselling, Fenomenologia. https://rivista.igf-gestalt.it/rivista/entrer-en-contact-cest-deja-commencer-a-changer/

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